DZIXP : Le point d'échange INTERNET Algérien qui tarde à venir

25/06/2015 15:00

INTRODUCTION

    RACK DE PEERING IXP DANS UN DATACENTER

 

Par définition sur WIKIPEDIA , Un Internet eXchange Point (ou IX ou IXP ou point d’échange Internet), également appelé Global Internet eXchange (ou GIX), est une infrastructure physique permettant aux différents fournisseurs d’accès Internet (ou FAI ou ISP) d'échanger du trafic Internet entre leurs réseaux de systèmes autonomes grâce à des accords mutuels dits de «peering».

En Algérie , malgré la demande des FAI disposant d'AS chez AFRINIC , ce projet n'arrive  toujours pas  à voir le jour .

Comme évoqué précédemment , les points d’échange Internet (IXP) forment une partie capitale de l’infrastructure Internet dans un pays , en ce sens qu’ils permettent aux réseaux d’échanger du trafic entre eux. Le fait que plusieurs fournisseurs de services Internet (FAI) peuvent se connecter à un seul IXP crée un éventail potentiel d’avantages techniques et économiques pour la communauté Internet Algérienne . En localisant le trafic intérieur et en évitant les liaisons internationales, les opérateurs et utilisateurs locaux peuvent réaliser des économies considérables, fournir une largeur de bande locale substantielle et augmenter sensiblement la performance locale d’Internet. 

 

Comme illustré à la figure 1, un réseau se connecte à Internet via une connexion au nuage Internet. Il peut ainsi faire transiter le trafic entre ses propres utilisateurs et les utilisateurs d’autres réseaux  .

                                        Figure1

Quand plus de deux réseaux locaux échangent le trafic, mieux vaut alors établir un commutateur (IXP) auquel chacun d’eux peut se connecter (Figure 2)

                                    Figure2

 

La figure 2 illustre trois FSI partageant un IXP local pour acheminer tout leur trafic local. Un IXP peut ainsi être considéré comme le centre d’un réseau en étoile permettant au trafic local provenant de n’importe quel réseau local de transiter par une seule connexion au commutateur. Cette méthode réduit les coûts de télécommunications et de gestion de multiples liaisons directes entre chaque réseau et accroît la vitesse du trafic local en minimisant le nombre de sauts de réseau nécessaires pour rejoindre un autre réseau local.

 

Pour prendre un exemple simple, supposons que chacun des trois réseaux en Algérie ci-dessus ait une connexion de 100 mbps au nuage Internet en amont , ceci pourrait leur coûter environ 20 000 EUROS  par mois x 12 mois x 3 réseaux = 720 000 EUROS par ans pour les 3 opérateurs

Supposons que 20 % seulement du trafic soit local ; cela signifie qu’ils dépensent environ 144 000 EUROS / ans pour acheminer le trafic local via la liaison Internet en amont. Si les trois réseaux peuvent fournir gratuitement leurs propres liaisons à l’IXP, en partageant des installations situées dans le même bâtiment, un IXP sera rentabilisé en quelques mois.

 

La création d’un IXP présente également des avantages indirects, ayant trait au prix de la capacité en télécommunications. Au Nigeria, l’IXP a négocié des tarifs plus bas pour la connectivité internationale de ses membres. En juillet 2007, le prix de 1 mbps de capacité sur le câble international à fibre (SAT3) est passé de 6 300 $US à 2 800 $US par mois pour les réseaux participant au Internet Exchange Point of Nigeria (IXPN). Cette réduction aurait pu être négociée indépendamment de l’IXP, mais on peut arguer que la création de l’IXP a eu un effet catalyseur et qu’en ayant un groupe de réseaux au même endroit, IXPN a pu négocier de meilleures conditions avec le fournisseur en amont.

Donc , tous les FAI Algériens vont bénificier cette réduction de la cout de la bande passante interonationnel , du moment qu'il seront en un seul BLOC avec les transitaires .

 

Quelques exemples d’IXP

L’IXP du Kenya (KIXP)
KIXP à Nairobi est exploité par la Telecommunication Service Providers Association of Kenya (TESPOK), une organisation professionnelle à but non lucratif représentant les intérêts des FSI et des autres fournisseurs de services de télécommunications au Kenya. L’un des ingénieurs Internet kényans, après avoir assisté à l’Atelier sur les réseaux des pays en développement organisé par l’Internet Society en 1999 en Californie, a acquis les connaissances nécessaires pour concevoir, mettre en place et gérer un IXP. Il a fait part de ces informations à d’autres opérateurs de réseaux kényans qui souhaitaient créer un IXP local. Au bout d’environ un an de travaux préparatoires, notamment la conception et la mise en place du fonctionnement technique, du modèle de financement et du cadre juridique, KIXP a été lancé en novembre 2000.

 

L’Internet Xchange of Nigeria (IXPN)
Au Nigeria, le premier projet d’IXP a commencé en 2003, à l’extérieur de la capitale, dans la ville d’Ibadan, quand deux membres se sont connectés à un commutateur Ethernet de 10/100 mbps et à un serveur de routage. Le trafic maximum enregistré entre les deux FSI a été de 102 kbps. Au début de 2005, l’Association des FSI du Nigeria (ISPAN) a entamé des discussions sur la création d’un IXP à Lagos, qui devait être géré par une entité indépendante qu’ISPAN mettrait en place. En novembre 2005, le président Olusegun Obasanjo a ordonné à l’organisme national de réglementation, la Nigerian Communications Commission (NCC), de veiller à ce qu’un IXP national soit créé dès que possible. Une Commission intérimaire a été inaugurée en mars 2007 et IXPN a été créé avec 15 membres initiaux.

 

Depuis lors, 14 membres sont en cours d’inscription et IXPN a créé trois sites d’exploitation à Lagos, en partenariat avec deux opérateurs situés sur les mêmes sites, qui sont connectés par un réseau de commutation à fibre optique. Chaque emplacement a deux commutateurs Foundry connectant des LAN avec peering séparé pour assurer la fiabilité. Le premier réseau LAN avec peering est interconnecté sur un circuit de 1 Gbps (fibre) ; le deuxième est interconnecté sur une liaison secondaire sans fil de 450 mégabits. Des serveurs de routage sont en place dans deux des trois emplacements opérationnels. Tous les commutateurs procurent une connexion commutée Ethernet 10/100BaseTX et d’Ethernet 1000BaseSX Gigabit sur des systèmes multimodes à fibre. On prévoit étendre prochainement IXPN à six autres villes.

 

Le London Internet Exchange (LINX)
LINX est l’un des échanges Internet les plus important et les plus anciens du monde. Association d’opérateurs Internet détenue par ses membres, elle représente également les intérêts de ceux-ci en matière de politiques publiques.
LINX a plus de 280 membres dans 40 pays ; 47 nouveaux membres s’y sont inscrits en 2007. La plupart d’entre eux viennent d’Europe et près d’un quart viennent de l’extérieur ; les membres d’Amérique du Nord représentent 15 % et 7,5 % viennent d’Afrique, du Moyen-Orient, d’Asie et d’Océanie.

Le Johannesburg Internet Exchange (JINX)
La plus grande ville d’Afrique du Sud héberge le Johannesburg Internet Exchange, exploité par l’Internet Service Providers’ Association (ISPA), un organisme à but non lucratif de l’industrie Internet. L’ISPA regroupe plus de 145 membres comprenant des fournisseurs d’accès et de services Internet de petite, moyenne et grande taille. L’ISPA facilite également le dialogue entre les fournisseurs de services Internet indépendants, le ministère des Communications du gouvernement d’Afrique du Sud, l’organisme national de réglementation (ICASA), les opérateurs de télécommunications et d’autres fournisseurs de services.

 

Tous les membres d’ISPA peuvent se connecter à JINX, les connexions des membres de taille moyenne étant limitées à 512 kbps et celles des membres de petite taille à 128 kbps. L’ISPA n’exige pas des utilisateurs de JINX qu’ils soient interconnectés avec tous les autres utilisateurs de JINX. Chaque organisation se connectant à JINX est censée établir sa propre politique d’interconnexion. Chaque nouveau participant doit négocier des accords d’interconnexion avec les autres membres, de préférence avant de mettre en place une connexion physique à JINX. Les membres ne publiant pas leur propre politique d’interconnexion conviennent d’échanger gratuitement le trafic avec tous les autres participants. Les membres de JINX peuvent également offrir des services de transit à d’autres membres. Ils doivent donner à l’ISPA les noms des autres membres avec lesquels ils ont conclu un accord d’interconnexion, mais ils ne sont pas obligés de dévoiler la nature exacte de cet accord. L’ISPA se réserve le droit de déconnecter les lignes d’un participant à JINX qui n’a pas conclu d’accord d’interconnexion avec au moins deux autres participants à JINX.

 

Le Rwanda Internet Exchange (RINEX)
RINEX est opérationnel depuis le milieu de 2004. En octobre 2003, la SIDA (Agence suédoise de la coopération internationale au développement), en collaboration avec le Swedish Royal Technical Institute (KTH), a lancé une initiative pour aider le Rwanda à créer un IXP national. Avant cette époque, les fournisseurs de services Internet au Rwanda avaient déjà parlé de la nécessité d’établir un IXP, mais la question du financement posait problème. Du point de vue de la SIDA, le Rwanda remplissait les conditions requises pour obtenir une aide, entre autres la présence d’un organisme neutre pour héberger le point de peering, l’existence d’au moins deux FSI indépendants dans le pays et une équipe de techniciens des différents fournisseurs de services Internet formés aux techniques d’installation et de gestion d’un point de peering. Le projet a été confié à l’organisme gouvernemental Rwanda Information Technology Authority (RITA) avec l’aide de quatre personnes issues des deux principaux établissements d’enseignement (qui étaient également des FSI commerciaux) : la National University of Rwanda (NUR) et le Kigali Institute of Science and Technology (KIST).

L’Algérie pourra être un POP IXP  internet incontournable dans le monde, elle peut assurer une jonction entre l’Europe d’un coté  et l’Afrique  et le monde arabe de l’autre coté, qui va permettre sans aucun doute à batir le socle numérique du pays et garantir un meilleur avenir pour nos enfants .


 

LISTE DES IXP en Afrique (18) :

CAIX - Cairo, Egypt
SIXP - Serrekunda, Gambia
KIXP - Nairobi, Kenya
Malawi IXP - Blantyre, Malawi
MIXP - Port Louis, Mauritius
MOZIX - Maputo, Mozambique
WHKIX - Windhoek, Namibia
IXPN - Lagos - Lagos, Nigeria
RINEX - Kigali, Rwanda
CINX - Cape Town, South Africa
NAPAfrica - Cape Town, South Africa
DINX - Durban, South Africa
JINX - Johannesburg, South Africa
SIXP - Khartoum, Sudan
AIXP - Arusha, Tanzania
TIX - Dar es Salaam, Tanzania
TuniXP Enfidha - Enfidha, Tunisia
TunIXP Tunis - Tunis, Tunisia